Yangu, SDF : « Je rêve d’avoir un travail déclaré »
Avant d’arriver en France, je faisais partie de la garde rapprochée du Président. Ma vie était mise à prix au changement de pouvoir car le Congo est une dictature. Etre militaire n’a pas joué dans ma demande d’asile, qui a été rejetée, même si j’étais déjà en France. Un récipicé permet d’avoir des papiers pour 3 ans mais vivre ainsi, à la rue, est source d’angoisse, de peur, de traumatisme.
Etre hébergé au foyer d’urgence de Rezé réchauffe à tous les niveaux lorsque tu tournes en rond, sans travail, dans le froid, sous la pluie, mais aussi lors de grosses chaleurs.
Ici, je prends un petit-déjeuner avant de manger une deuxième fois à 20h, puis on joue parfois aux cartes entre nous. On discute aussi, entre deux lessives, avec l’équipe ou certains voisins de chambre. Ca serait bien si le centre restait ouvert le dimanche en journée, mais j’ai conscience que les budgets sont limités.
Les jours où je n’ai pas d’hébergement, je dors sur un siège aux urgences de l’hôpital avant qu’un vigile ne me réveille à 6h. Je rêve d’avoir un travail déclaré, qui me permettrait de devenir un citoyen français.
Yangu, 46 ans, Congolais arrivé à Paris en 2001 et à Nantes depuis 3 ans